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L' Académie de la Performance - Un projet innovant de Management Socio-économique

Dernière mise à jour : 6 mars 2022



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L'élément essentiel et fondateur de l’enseignement, est sans nul doute la perspective philosophique et politique, quel est le but, l’idéal que l’on poursuit, au travers des enseignements donnés, quelle est la vision future de la société que l’on projette, et l’on parle parfois de métapolitique, mais le plus souvent, le néo-libéralisme n’étant pas supposé être une idéologie puisque représentant la fin de celles-ci, il est donc généralement considéré qu’il s’agit d’apprendre la manière de faire et d’agir dans le réel tel qu’il est .


C’est ainsi qu’au-delà du contexte global plus ou moins abordé selon les matières enseignées, l’objectif le plus important reste en conséquence celui de donner aux étudiants les moyens d’agir efficacement dans les situations rencontrées, cela suppose qu‘ils puissent acquérir au cours de leurs études, les moyens de s’engager de façon concrète dans la réalité des choses humaines.


En ce qui concerne les sciences de gestion et du management, si l’on en croit le vieux précepte « du politique décide, le manager exécute et fait agir » il est nécessaire pour l’étudiant en management de s’engager et d'opérer dans la réalité des situations mais aussi de faire s’engager les autres, afin de transformer cette réalité vers le but souhaité.


Selon la raison d’être, colonne vertébrale, de cette discipline, l’on s’intéresse donc aux moyens de la mise en action des décisions prises, en un mot à la façon dont on va mettre en œuvre le plan qui doit impacter et faire agir les individus jusqu’au plus petit niveau des espaces des organisations concernées tant publiques qu’entrepreneuriales.


La question qui se pose alors est celle du comment ? Ou pour être plus précis, selon quels outils et méthodes, les étudiants en management seraient-ils à même dans le contexte donné, de décliner les objectifs afin de les mettre en œuvre efficacement jusque dans la plus petite unité, service ou atelier.


De façon générale nous avons pu constater qu'au delà des enseignements fondamentaux, les jeunes managers formés dans les écoles de commerce et université de gestion, n'ont au final que peu de méthodes pour intervenir avec efficience dans la complexité des organisations humaines.


Ainsi et au-delà des quelques outils qui ont vu le jour dans les écoles de cadres de l’Allemagne des années 50, et toujours enseignées depuis, qui sont par exemple les pratiques de délégation, de construction d’équipes, de gestion du temps ou d’organisation du bureau, il ne s’agit le plus souvent que de l’apprentissage de postures, comme celle de la confiance en soi, du leader, du manager hier agile aujourd'hui hybride.


Mais plus dramatique encore, nous assistons depuis quelques années, à la mise en place de pratiques standardisées de management dont les résultats sont très contrastés tant du point de vue de l’efficience globale que du point de vue de l’implication des personnels.


Ce phénomène à progressé de façon continue parallèlement à la montée en puissance du Master of Business Administration, le fameux MBA américain qui peu à peu est devenu la référence de l’enseignement en gestion, et cela s’est encore accentué durant les années 2000 par la course des écoles de management aux classements et accréditations internationales, désormais référencées selon des normes et critères américains.


Ainsi, à la réponse du comment, faire et agir et du comment faire agir , nous pouvons constater que les pratiques managériales majoritairement enseignées sont à ce jour issues de standards promus et développés par les grands cabinets de conseils de gestion anglo-américains.


Ces cabinets conseils, ces big five devenus big four après la disparition de la firme Arthur Andersen impliquée dans la plus grande faillite de l’histoire américaine, sont ainsi devenus depuis les dernières décennies des associés incontournables des universités et des écoles de gestion tant en Europe qu’aux Etats-Unis. En effet, ces cabinets de gestion sont les principaux recruteurs des écoles de Management, au fil des promotions puisant directement dans le vivier des diplômés certifiés, leurs conseillers, cadres opérationnels et futurs associés qui vont à leur tour appliquer et dupliquer les mêmes méthodes.

Les mêmes fondements théoriques étant ainsi érigés en modèles, à suivre , il n’est donc pas étonnant que l’on puisse avoir des managers ne comprenant leur mission comme les seuls garants de la norme et du standard.


Ceci ne doit pas pour autant constituer une surprise puisque les outils de façon générale, et ceux de gestion plus particulièrement encore, ne sont finalement que les instruments de la philosophie dominante qui leur a donné naissance, ainsi ils n'ont de cesse, malgré eux, de porter la marque de ceux qui les ont créés, contribuant dés lors à façonner la réalité selon l'idéologie qu'ils véhiculent.


Cependant, depuis les deux dernières décennies nous avons désormais un certain recul sur l’efficience de ces méthodes, nous avons pu en évaluer leurs résultats, et les dégâts qu’elles produisent a court moyen long terme sur les organisations placées sous la domination de ces grands cabinets conseils.


De même, nous pouvons également nous interroger sur la supposée universalité des outils de ce management normalisé et labellisé. Ainsi, quelque soit le contexte socio-économique ou socio-organisationnel, quelles que puissent être les orientations sociétales, devons nous agir et faire agir selon les mêmes méthodes d'analyse ?


Si le but a atteindre est effectivement celui de la performance, les moyens pour y parvenir sont-ils à ce point identiques, indépendamment de la vision d’ensemble et du contexte social et historique. En d’autres termes, le management peut-il être ainsi indépendant des hommes et des femmes à qui il s’adresse, est-il au-dessus des contingences humaines ?


De même, au-delà du constat d’une perte de souveraineté dans l’enseignement des sciences de gestion et de l’action, il est tout de même légitime de se poser la question des buts réels que ces méthodes managériales poursuivent ? Est-ce véritablement la performance ?


Mais ce qui est encore plus dramatique , pour nous , en tant qu’enseignants et formateurs, c’est la coupure radicale que ces méthodes opèrent entre d’une part, les sciences de gestion et de l organisation et les sciences sociales de l’autre.


Car à l'opposé, si j 'ose dire, des écoles de gestion et de management, les étudiants des universités en sciences sociales, qui se focalisent généralement sur l'amélioration de la connaissance du comportement des individus ou des groupes d'individus formant les organisations, appréhendent d'autres types de connaissance qui pour la plupart ne semblent hélas pouvoir exister qu'en opposition avec le monde économique.


Ces deux « mondes » depuis les dernières décennies ont été de plus en plus séparés, et il a été dressé entre eux des barrières très imperméables et quasi infranchissables.


C’est a dire que bien au-delà, des passerelles existant entre ces deux « mondes » se traduisant notamment par les emprunts des écoles de management aux recherches en sociologie, psychologie sociale et plus récemment encore en psychologie cognitive, qui sont ainsi grossièrement recyclées, et remis à la mode management, il y a effectivement une barrière encore plus efficace, qui a été construite de part et d’autre de ces enseignements et qui limite les esprits.


Malheureusement, cette division des esprits d’un côté comme de l’autre, prive les étudiants de pans entiers de connaissances. Mais pire que cela, il y a en effet, chez les uns comme chez les autres, la certitude de l'appartenance à un camp.


Ainsi, à ce jour, et si nous simplifions quelque peu, nous avons deux paradigmes d’enseignements, portant globalement sur le même champ de recherche, celui des organisations, mais produisant deux groupes distincts de connaissances qui sont quotidiennement enseignées à des étudiants qui, par les actions qu'ils vont effectivement mener dans la société, ne seront finalement capables que de reproduire une vision ou plus exactement une division de classes qui serait, pour simplifier, celle qu'il peut y avoir entre les défenseurs de la doxa économique et ceux des enjeux sociaux, ou dit autrement entre les décideurs d'un côté et les exécutants de l'autre.


Dès lors, les connaissances produites de part et d'autres, de ce champ de recherche sur les organisations humaines, sont si profondément enkystées dans des philosophies et des idéologies prises dans de telles oppositions les unes par rapport aux autres, qu'elles nécessitent, l'une comme l'autre, de véritables effets de conversion afin de pouvoir véritablement utiliser les outils et les grilles de lecture que chacune d'elles proposent.


C’est ainsi que la question, un temps évacuée, qui est celle de la vision philosophique et politique, du but et de l’idéal poursuivis, de la vision future de la société que l’on peut avoir, ressurgit brutalement.


Alors, si finalement, une philosophie de renouveau, se situait dans la volonté de briser, ou tout du moins d'assouplir cette dichotomie profondément ancrée dans nos sociétés occidentales, et constituant le fondement même d'un « monde ancien » pourtant appliqué à la lettre par tant de jeunes ;

Si un projet de formation novateur serait effectivement et pour partie, de tenter de rompre ce cloisonnement entre notamment, ceux qui décident et ceux qui exécutent, visant ainsi d'atténuer cet effet de caste que les enseignements du management et des sciences de l'organisation ne font majoritairement que reproduire et accentuer ;

Il se pourrait alors que ce projet de renouveau et de reprise en main de l’enseignement en sciences de gestion puisse se traduire, en ce qui concerne bien entendu le « niveau micro » des sciences du management, par une approche socio-économique qui se voudrait réellement transdisciplinaire.


Une transdisciplinarité qui en se situant bien au delà du saupoudrage classique et caricatural d'une liste d'auteurs et d'un tableau des différents courants de pensée, serait capable de montrer l'importance qu'il y a de développer des liens entre les différents outils et grilles d'analyses ;


Une approche résolument nouvelle permettant de créer des liens permettant d'opérer de réels rapprochements, susceptibles par exemple de construire des indicateurs comptables prenant mieux en compte la réalité complexe des organisations, développant et renforçant de nouveaux dialogues autour de notions communes afin de favoriser les échanges, l'innovation et la santé au travail.


Cet enseignement foncièrement novateur visant au rapprochement de disciplines aujourd'hui le plus souvent perçues comme opposées, permettrait aux jeunes décideurs issus de cette école de pensée d'être à même de proposer, construire et conduire des actions véritablement innovantes et ainsi d'avoir la capacité réelle de se distinguer des approches gestionnaires classiques, en réduisant notablement ce décalage qu'il existe trop souvent entre ceux qui réfléchissent et décident et la réalité concrète de ceux qui réalisent collectivement et quotidiennement les actions décidées.


Mettre en pratique un management différent de celui majoritairement enseigné qui rappelons-le, se définit lui-même comme l'ensemble des méthodes de mise en œuvre des décisions émises par les dirigeants, oui cela demande intelligence et discernement.

Ne pas se contenter de la mise en œuvre d'une verticalité descendante et d'un écrasement par le haut qui trouve aujourd'hui chez les jeunes managers un regain d'intérêt, ne voyant dés lors, dans les outils de la sociologie ou de la psychologie qu'un moyen de manipuler ou de casser les collectifs afin d'accomplir leurs projets à court terme et non, comme un moyen précieux pour faire remonter l'innovation et l'émergence d'une réelle intelligence au sein des espaces de travail, oui cela demande effectivement beaucoup de courage mais aussi quelques compétences, qu'il est nécessaire d'acquérir.

Tel est le projet philosophique de l'Académie de la Performance.


C'’est pourquoi nous proposons différents modules et séminaires complémentaires afin d’initier et de sensibiliser les étudiants aux approches innovantes de management socio-économique.

Dr. Grijalvo


Directeur de l'Académie de la Performance

 
 
 

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